Après la boom de Pauline
Dimanche 1er juillet
Alors ? Convaincus ? Ma malédiction est bien pire que celle des Soma !
Et de tout ce qu’elle m’ait jamais infligé, l’épisode de la soirée de Pauline (CREVE TRAINEE !!!) est ce qui a été le plus horrible.
Ça n’a l’air de rien comme ça, et beaucoup de gens aurait vite passé l’éponge. Mais pas moi. Parce que ce jour là, j’ai vraiment eu très mal. Au cœur s’entend. Je suppose que j’étais vraiment amoureuse de lui. Alors que ce soit lui qui m’inflige ça… toute cette humiliation, et aussi ce contact un peu trop intime si vous voulez mon avis… vous comprenez, il a été le premier mec pour lequel j’ai vraiment craqué. Non… en fait… c’était le premier mec pour lequel j’ai craqué tout court. Et ce n’était même pas à cause de son physique. Je ne savais pas pourquoi je me sentais aussi bien quand j’étais avec lui et toutes les absurdités dans le genre (Quand on est amoureux, même ne serait-ce qu’un peu, on est de toute façon absurde, non ?), je n’avais aucune expérience dans ce domaine. Mais je peux vous garantir que j’ai parfaitement compris la leçon.
A partir de ce jour, l’épisode de la soirée de Pauline a conditionné le reste de ma vie jusqu’à aujourd’hui. Il en a marqué un tournant, de la même manière que le fait de rendre les clefs de notre appart’ près de la Tour Eiffel en a marqué un autre. Sauf que celui-là a été bien plus important que celui d’il y a une semaine.
Il y a un avant-l’épisode-de-la-soirée-de-Pauline, et un après-l’épisode-de-la-soirée-de-Pauline.
Sanjana et moi sommes devenues super copines. Presque inséparables. On se comprend sans vraiment avoir besoin de se dire les choses. Depuis le temps, on a appris à se connaître et à anticiper les réactions de chacune. Sanjana c’est un peu comme mon double astral. On ne se ressemble pas, mais on se comprend.
Puis il y a eu ma transformation en fille. Ce qui s’était passé à la soirée de Pauline a commencé à me faire réfléchir. Je me rappelais de ce saignement situé entre mon cœur et mes poumons qui avait été ouvert lorsque Cocaïne avait affirmé que j’étais un garçon et que je ne pouvais pas être une fille. Je ne voulais plus que cela se reproduise. Ça fait trop mal. Bien trop.
Du coup j’ai décidé que, plus jamais au premier abord, on ne me prendrait pour un garçon.
Un jour, quelques semaines après la soirée, alors qu’on était dans le jardin de Sanju (oui, elle a un jardin en plein cœur de Paris, la veinarde), je lui ai dit :
-Si je portais des jupes je suis sûre que j’aurais l’air d’un travesti.
-Qu’est-ce que tu racontes ? a-t-elle répliquée amusée. Tu serais super mignonne !
-Tu crois ? me suis-je étonnée.
Elle m’a regardé très sérieusement.
-Ecoute Nicky, à la base, tu n’es vraiment pas moche, je t’assure. C’est juste que tu te caches dans des fringues de mecs avec une coiffure de mec. Mais tu sais ce que tu es en train de faire ? Te gâcher ! si tu t’en donnais la peine, tu pourrais être aussi jolie que la Pétasse (traduction : Pauline). Peut-être pas plus jolie qu’elle parce que c’est une bombe, mais tu as bien plus de classe qu’elle. Et c’est pour ça que les mecs t’aime autant. Parce que tu n’es pas une pute mais tu n’es pas une pucelle non plus.
De la classe ? Je ne crois pas que Dénicia Cartier puisse avoir la moindre classe. Mais ce qu’elle m’a dit m’a vraiment fait plaisir. J’aimais déjà énormément Sanju et, même si je ne la connaissais que depuis quelques semaines, je lui faisais entièrement confiance. je suppose que c’est ce qui a dû me pousser à dire :
-Bien, dans ce cas je vais arrêter de me… comment tu as dit ? Gâcher, c’est ça ?
Elle m’a jeté un regard stupéfait comme si elle n’arrivait pas à croire à ce que je venais de dire.
-QUOI ???
-Je t’ai dit que je t’autorisais à me transformer en fille.
Elle m’a littéralement sauté dessus. Elle n’arrêtait pas de dire qu’entre ses mains j’allais devenir parfaite, que je serai son chef d’œuvre, que quand la rentrée viendrait, personne au collège ne me reconnaîtrait et que même les mecs qui me connaissait viendrait me draguer.
Et c’est, en effet ce qui s’est passé.
On a passé le reste de la journée dans sa chambre où elle m’a fait essayer tous les linges qu’elle avait dans son armoire. Des trucs adorables qu’elle devait être la seule en France à posséder parce qu’ils sortaient de la garde-robe qu’elle s’était constituée quand elle était encore en Inde. Elle était surexcitée. Et je dois avouer que ça m’a fait un choc de voir mon reflet dans le miroir de sa salle de bain la première fois que j’ai enfilé une jupe aussi rouge que mes cheveux et un cache cœur noir et rose.
C’était comme si j’avais affaire à une autre personne. Ce n’était pas vraiment moi en face. Si n’avait été les cheveux courts, je ne me serait certainement pas reconnue. Sanju est passé derrière moi et s’est mordu la lèvre de joie en posant ses mains sur mes épaules.
-Un canon, m’a-t-elle murmuré avec fierté. Il ne sait vraiment pas ce qu’il a raté ce sale dealer de merde (traduction : Cocaïne).
Le saignement a repris. Je me suis regardé dans le miroir alors qu’elle retournait dans sa chambre me chercher de nouvelles fringues à essayer.
-Oui, ai-je soufflé pour moi-même, il ne sait pas…
Ça ne s’était pas encore refermé. Mais bientôt. Oui, bientôt…
-Tiens essaye ça ! a fait Sanju en me lançant un jean et un bustier.
J’ai observé le bustier presque choquée.
-Je ne vais pas mettre ça ! me suis-je exclamée malgré moi.
Comprenez bien. Oui, j’étais d’accord pour devenir une fille, mais un bustier ça faisait bien trop… fille. Je n’avais jamais imaginé que je pourrais un jour porter ce genre de chose ! oui, mais bon… en même temps je n’avais jamais imaginé que je pourrais un jour me faire peloter par un mec devant une soixantaine d’ado à moitié saoul. Alors je n’étais plus à une entorse à mon imagination près, hein ?
J’ai pris le bustier et je l’ai fermement enfilé. Fini Dénicia la Tondue ! Elle était morte et enterré entre une smirnov et un whisky à proximité d’une piscine.
Quand j’ai annoncé à ma mère que je voulais devenir une fille (oulala, je crois que je vais abandonner cette formulation, elle ne passe vraiment pas), elle en a été tellement ému qu’elle m’a pris dans ses bras et qu’elle en a pleuré pendant une bonne demi-heure en répétant à n’en plus pouvoir : « Mon petit bébé va devenir une jeune fille ! ». Puis, une fois qu’elle a eu arrêté de pleuré, elle m’a sans cesse jeté des petits regards par dessus son épaule. Ce qu’elle peut être émotive parfois.
Durant la semaine qui avait suivi, Sanju et moi avons écumé toutes les boutiques de fringues potables de Paris. Autant dire qu’on en a vu beauc… ENORMEMENT !!! Mon père nous en a conseillé des quantités affolantes, lui aussi était très ému, mais moins que maman. A priori lui n’avait jamais douté que je découvrirais un jour ma féminité.
Si seulement tu savais dans quelles conditions et à quel prix mon papounet… tu lui ferais la peau, c’est sûr.
Comme mes parents étaient tout à fait enthousiasmés par mes nouvelles aspirations à la féminité, ils m’ont chacun donné leur carte bleu avec interdiction de les leur rendre tant que leur banquier respectif ne les aurait pas appelé, paniqués.
Mes parents ont toujours eu des réactions exagérées… mais ça me convenait parfaitement. Après tout c’est le rêve de tout enfant de se faire mettre à la porte de chez eux un matin avec recommandation express de claquer 300 euros en fringues, ou cosmétiques, ou accessoires.
Du coup Sanju et moi avons usé les semelles de nos chaussures sur les parquets des boutiques durant des semaines entières. Et à chaque fois qu’on passait à l’essayage, ma copine était tellement contente que tout ce qu’elle avait choisi m’aillent que les vendeuses en étaient inquiètes et s’échangeaient des regards genre : « On doit appeler la sécurité ? ». On s’est vraiment bien amusé. Je n’avais jamais cru que le shopping puisse être aussi amusant. Nettement plus que quand je sortais en ville avec Pauline et ses brebis.
Entre deux fou rire, Sanjana a réussi a développer mon goût de l’esthétique. Jusque là, je m’étais contentée d’enfiler tout ce qui me passait sous la main sans vraiment y faire plus attention que ça. La mode ne faisait pas vraiment partie de mes priorités. Mais Sanju m’a appris que ce n’était pas une question de mode mais de goût.
J’ai été une bonne élève et un jour, au détours d’un rayon, j’ai crié un truc comme :
-Oh, mais regarde ça ! ce chandail en fourrure est horrible avec cette jupe.
J’ai cru qu’elle allait se mettre à pleurer. Elle m’a prise dans ses bras et a déclaré qu’elle savait à présent ce qu’avait du ressentir Frankenstein quand sa créature s’était réveillée.
Sympa.
Le surnom m’est resté et des fois elle m’appelle « ma créature ». Alors c’est sûr que dans la rue, quand elle gueule un truc comme : Ma créature ! bouge-toi on va rater le métro ; ça sonne un peu bizarre, mais bon, après tout ce qu’elle a fait pour moi, je lui dois bien ça. Et puis je préfère mille fois ce surnom à l’innommable truc dont m’avait affublée Pauline.
Sanju se faisait souvent siffler dans la rue. Je ne sais pas si je l’ai déjà précisé, mais Sanjana est vraiment très belle. Largement plus que Pauline. Elle a ce charme exotique et piquant que Pauline n’a pas ou n’a plus, je ne sais pas. Toujours est-il qu’un jour, c’est moi qu’on a sifflé. Je n’ai pas très bien compris sur le coup. C’est Sanju qui a dû me donner un coup de coude dans les côtes pour me le signaler.
-Quoi ? ai-je fait toute étonnée du geste. Qu’est-ce qu’il y a ?
-On t’appelle là-bas.
Je croyais vraiment qu’on m’appelait. Du coup j’ai tourné la tête et j’ai reconnu Georges, un mec que j’avais connu à l’époque où je traînais avec les brebis. Celui-là était pour Radia si je me souviens bien. Il y avait toute sa bande aussi.
Toute naïve, toute innocente, toute contente de les revoir, j’ai levé la main et je les ai salués. Puis Georges a ouvert des yeux grands comme des soucoupes. Le truc énorme !
-Nick, c’est toi ? s’est-il exclamé en me regardant stupéfait. Ben… ben merde alors.
Oui, comme tu dis : merde alors.
-T’es super canon comme ça ! Si j’avais su, c’est avec toi que je serais sorti, pas avec l’autre là, comment elle s’appelle déjà ?
L’avantage d’être moi et non une des brebis ? tout simplement celui que les gens avec lesquels je parle se souvienne de mon nom alors qu’ils se souviennent de leurs mensurations.
Quand on a été dans le magasin, Sanju a éclaté de rire.
-Tu as vu comment ils t’ont tous regardée ? s’est-elle écrié. Omondieu Nick ! c’était formidable ! ils avaient la tête de mon chien quand le véto lui prend la température ! Tu es ma créature !!!
-Ils étaient juste surpris, ai-je protesté amusée.
-Ils étaient sur le cul oui ! allez viens on va te chercher des sous-vêtements, tu ne peux plus continuer à te balader avec les soutiens-gorges de ta mère.
Ah, oui, parce que j’ai oublié de vous le préciser mais, le corps humain étant une chose bien étrange, ma poitrine était passé d’un misérable 85A à un respectable 90B. Je ne sais pas si le fait de s’être fait peloter lui avait soudainement fait prendre conscience qu’elle était capable, elle aussi, de ressembler aux autres poitrine, mais, en un peu plus d’un mois, elle avait… quadruplé de volume. Bon, bien sûr, c’est dommage que cela ne soit arrivé qu’après que je me sois faite humilier devant une soixantaine de personnes ! mais mieux vaut tard que jamais, n’est-ce pas ?
Sanju a continué à délirer sur la réaction des garçons jusque dans les cabines d’essayage dans lesquelles elle m’a expédié en vitesse.
-Nicky, tu imagines la tête de la Pétasse quand elle va te voir arriver ? Elle aussi va en rester sur le cul ! je te le promet ! tu vas resplendir et elles vont avaler leur orgueil.
-Et s’étouffer avec ! ai-je crié depuis ma cabine en agrafant un superbe soutien gorge rose.
-Et quand elle seront mortes on prendra le contrôle du bahut, puis du pays et enfin du monde.
J’ai éclaté de rire. L’ambition démesurée de ma copine ne date pas de hier. Elle a soudain écarté le rideau de la cabine avant de faire semblant de promener un regard gourmand sur moi.
-Mademoiselle… tu es bien charmante. J’ai plein d’argent tu sais ?
-Je l’espère pour vous parce que je ne prends pas à moins de 5000, ai-je répliqué amusée.
Mon GSM a sonné mais c’est Sanju qui a décroché pendant que je refermais le rideau.
-Désolé mais le propriétaire de ce téléphone est occupé à se faire enlever son 90B par un pervers et ne pourras pas donner suite à votre appel. Rappelez dans… on va dire 40 minutes, a-t-elle lancé tout à trac avant de raccrocher.
J’ai éclaté de rire en priant pour que ce ne soit pas ma mère ou mon père au bout de la ligne ou j’étais morte.
Voilà un peu comment s’est passé mon entrée dans la féminité. Et je crois que je l’ai assez réussi. En tout cas, si Sanju voulais une rentrée en fanfare au collège, elle l’a eu. Tous les mecs qui me connaissaient étaient complètement sur le cul. Quant à Pauline, elle a bien essayé un retournement de veste, mais j’avais décidé que je ne me laisserais plus faire. Jamais.
Cette rentrée a été d’autant plus fanfaronnante que Sanjana, la nouvelle, n’a pas mis deux semaines pour virer Pauline de sa place de bombe du collège.
Vous comprenez à présent pourquoi la soirée de Pauline a été déterminante et a entraîné dans ma vie des changements radicaux. Je ne vous avez pas menti.
Ce que je suis aujourd’hui, c’est à la malédiction, à cette soirée et à « ce sale dealer de merde » que je le dois.
Alors oui, bien sûr, on pourrait dire que c’est du changement positif. Oui, quand on regarde comme ça, je devrais en être satisfaite. Et c’est vrai que je suis bien plus épanouie qu’avant. Maintenant que je ressemble à une fille et que j’ai, la plupart du temps, des allures de filles, je me sens mieux dans ma peau. Sanjana avait raison, jusque là, je m’étais cachée. Et même si maintenant plus personne ne me prends pour un mec quand je lui dit que je m’appelle Nick, je n’ai pas perdu mon don pour bien m’entendre avec les garçons. Et je n’ai pas arrêté les arts martiaux. Parce que je suis ce que je suis, et non ce que je porte.
Seulement voilà, il y a aussi eu le revers de la médaille.
Vous vous attendiez à quoi ? si l’épisode de la soirée de Pauline n’avait eu que des côtés positifs, je n’appellerais pas ma malédiction « malédiction », mais bien « bénédiction ».
Mais les côtés négatifs (autres que ceux que j’avais déjà expérimenté, à savoir zapper furieusement dès qu’il était question de brigade des stupéfiants à la télé, ou d’autres trucs du même genre) je ne les ai découverts que quatre mois après avec Vincent. Mon premier vrai petit copain.
Un mec bien, vraiment. Serviable, gentil, adorable. Bien sûr, ce n’était pas exactement aussi fort que ce que j’avais ressenti pour Cocaïne, mais je l’aimais vraiment beaucoup.
Pourtant, la première fois qu’on s’est embrassé, je n’ai pas pu continuer plus de dix secondes. Ça devenait intenable. Je les entendais rire dans ma tête. Je les entendais me siffler. Et je sentais encore une fois l’humiliation visqueuse infiltrer chacune de mes pensées. C’était horrible !
J’ai dit a Vincent que j’étais désolée mais que je ne pouvais pas poursuivre. Il a été compréhensif la première fois. La deuxième et la troisième fois aussi. Mais au bout d’un mois à lui dire d’arrêter de m’embrasser au bout de quelques secondes, il en a déduit que je me foutais de sa gueule et m’a larguée. Ou peut-être que c’est moi qui ai tout fait pour.
Et ça a toujours été comme ça. Tout le temps. Qu’importe le degré de sympathie, voir même d’amour dans le cas de Marco, que je pouvais porter aux garçons avec lesquels je suis sortie, je n’ai jamais pu me débarrasser des voix.
J’aime embrasser les garçons. Je ne trouve pas ça désagréable du tout. J’ai même réussi à ignorer les voix et l’humiliation un peu plus longtemps quand j’étais avec Marco. Mais elles revenaient et dès qu’il s’est montré un peu plus entreprenant, c’est devenu encore plus horrible. J’ai revu le regard que Cocaïne m’avait lancé, éberlué, avec l’air de se demander ce que j’étais vraiment. J’avais pourtant réussi à l’oublier ce putain de regard mais il a refait surface avec tellement de précision que je me suis mise à pleurer devant Marco.
Il n’a pas du tout compris ce qu’il se passait. Mais je ne lui en demandais pas tant. Il n’y avait que Sanjana qui aurait pu comprendre.
-Nicky, tu as un gros problème, m’a-t-il dit doucement, c’est ça ?
J’ai acquiescé. Je ne suis bonne qu’à ça apparemment.
Marco, c’est le mec parfait. Je veux dire, il est mignon, attentionné, intelligent et marrant. Il a toutes les qualités. Mais… mais moi je le rejetais comme ça. Vraiment je ne valais pas mieux que Cocaïne.
-Qu’est-ce que c’est ? Tu veux m’en parler ?
Et moi, comme une grosse conne, je suis partie lâchée :
-Cocaïne, tout est de sa faute.
Je ne crois pas que Marco ait cru que je me droguais. Mais ça ne pouvait pas aller plus loin. Et d’ailleurs ça n’est pas aller plus loin.
C’était au début de la seconde. Oh, Marco et moi sommes restés très bon amis. D’ailleurs il va venir au mariage de maman.
Marco, Sanju et moi c’est tout une histoire d’amitié. La drime time c’est nous.
Mais à partir de lui j’ai renoncé à l’idée de sortir avec un garçon. je ne veux plus entendre ces voix. Et puis pour que ça se finisse comme les autres fois ? Non, merci.
Attention, je n’ai pas définitivement renoncé, hein ? Je n’ai pas envie de finir seul dans mon deux pièces et qu’on me retrouve deux jours après ma mort à moitié dévorée par mes seize chats. Mais je n’accepte plus de sortir avec un garçon juste « pour lui faire plaisir ».
Je suppose que je ne vais pas rester comme ça toute ma vie, non plus. A devenir schizo à chaque fois qu’un mec mettra sa langue dans ma bouche.
Je veux dire… je suis jolie. Pas belle, mais plutôt mignonne. Ce qui est un vrai miracle quand on pense que c’était vraiment pas partie pour. Bon, d’accord, j’ai une couleur de cheveux bizarre, mais tout ça c’est qu’une question de confiance en soi !
A part ça, l’épisode de la soirée de Pauline a entraîné d’autres inconvénients un peu moins grave. Je ne bois plus de coca par exemple, que du pepsi. Je ne porte plus de Nike mais des pumas, qui sont complètement leur opposé (de toute façon je préfère les Puma). Je ne supporte plus d’entendre parler de Cocaïne –il m’arrive de réagir assez violemment. Et je quitte la pièce quand, dans un bollywood, je vois des gens qui se retrouve soudainement proche et que leurs yeux parlent pour eux. Je n’arrive pas à croire que j’ai eu l’air aussi ridicule qu’eux !
Alors ? ma malédiction à moi est pire que celle des Soma vous ne croyez pas ? la mienne est vicieuse et s’adapte à toute les situations. Polyvalente, elle me suit partout et à tout moment. Dans le métro, à la maison, au boulot.
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Putain, moi je l’ai eu gratos et avec toute les options en plus !