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cherrygirl

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3 juillet 2008

Après la boom de Pauline

Dimanche 1er juillet

Alors ? Convaincus ? Ma malédiction est bien pire que celle des Soma !

Et de tout ce qu’elle m’ait jamais infligé, l’épisode de la soirée de Pauline (CREVE TRAINEE !!!) est ce qui a été le plus horrible.

Ça n’a l’air de rien comme ça, et beaucoup de gens aurait vite passé l’éponge. Mais pas moi. Parce que ce jour là, j’ai vraiment eu très mal. Au cœur s’entend. Je suppose que j’étais vraiment amoureuse de lui. Alors que ce soit lui qui m’inflige ça… toute cette humiliation, et aussi ce contact un peu trop intime si vous voulez mon avis… vous comprenez, il a été le premier mec pour lequel j’ai vraiment craqué. Non… en fait… c’était le premier mec pour lequel j’ai craqué tout court. Et ce n’était même pas à cause de son physique. Je ne savais pas pourquoi je me sentais aussi bien quand j’étais avec lui et toutes les absurdités dans le genre (Quand on est amoureux, même ne serait-ce qu’un peu, on est de toute façon absurde, non ?), je n’avais aucune expérience dans ce domaine. Mais je peux vous garantir que j’ai parfaitement compris la leçon.

A partir de ce jour, l’épisode de la soirée de Pauline a conditionné le reste de ma vie jusqu’à aujourd’hui. Il en a marqué un tournant, de la même manière que le fait de rendre les clefs de notre appart’ près de la Tour Eiffel en a marqué un autre. Sauf que celui-là a été bien plus important que celui d’il y a une semaine.

Il y a un avant-l’épisode-de-la-soirée-de-Pauline, et un après-l’épisode-de-la-soirée-de-Pauline.

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Sanjana et moi sommes devenues super copines. Presque inséparables. On se comprend sans vraiment avoir besoin de se dire les choses. Depuis le temps, on a appris à se connaître et à anticiper les réactions de chacune. Sanjana c’est un peu comme mon double astral. On ne se ressemble pas, mais on se comprend.

Puis il y a eu ma transformation en fille. Ce qui s’était passé à la soirée de Pauline a commencé à me faire réfléchir. Je me rappelais de ce saignement situé entre mon cœur et mes poumons qui avait été ouvert lorsque Cocaïne avait affirmé que j’étais un garçon et que je ne pouvais pas être une fille. Je ne voulais plus que cela se reproduise. Ça fait trop mal. Bien trop.

Du coup j’ai décidé que, plus jamais au premier abord, on ne me prendrait pour un garçon.

Un jour, quelques semaines après la soirée, alors qu’on était dans le jardin de Sanju (oui, elle a un jardin en plein cœur de Paris, la veinarde), je lui ai dit :

-Si je portais des jupes je suis sûre que j’aurais l’air d’un travesti.

-Qu’est-ce que tu racontes ? a-t-elle répliquée amusée. Tu serais super mignonne !

-Tu crois ? me suis-je étonnée.

Elle m’a regardé très sérieusement.

-Ecoute Nicky, à la base, tu n’es vraiment pas moche, je t’assure. C’est juste que tu te caches dans des fringues de mecs avec une coiffure de mec. Mais tu sais ce que tu es en train de faire ? Te gâcher ! si tu t’en donnais la peine, tu pourrais être aussi jolie que la Pétasse (traduction : Pauline). Peut-être pas plus jolie qu’elle parce que c’est une bombe, mais tu as bien plus de classe qu’elle. Et c’est pour ça que les mecs t’aime autant. Parce que tu n’es pas une pute mais tu n’es pas une pucelle non plus.

De la classe ? Je ne crois pas que Dénicia Cartier puisse avoir la moindre classe. Mais ce qu’elle m’a dit m’a vraiment fait plaisir. J’aimais déjà énormément Sanju et, même si je ne la connaissais que depuis quelques semaines, je lui  faisais entièrement confiance. je suppose que c’est ce qui a dû me pousser à dire :

-Bien, dans ce cas je vais arrêter de me… comment tu as dit ? Gâcher, c’est ça ?

Elle m’a jeté un regard stupéfait comme si elle n’arrivait pas à croire à ce que je venais de dire.

-QUOI ???

-Je t’ai dit que je t’autorisais à me transformer en fille.

Elle m’a littéralement sauté dessus. Elle n’arrêtait pas de dire qu’entre ses mains j’allais devenir parfaite, que je serai son chef d’œuvre, que quand la rentrée viendrait, personne au collège ne me reconnaîtrait et que même les mecs qui me connaissait viendrait me draguer.

Et c’est, en effet ce qui s’est passé.

On a passé le reste de la journée dans sa chambre où elle m’a fait essayer tous les linges qu’elle avait dans son armoire. Des trucs adorables qu’elle devait être la seule en France à posséder parce qu’ils sortaient de la garde-robe qu’elle s’était constituée quand elle était encore en Inde. Elle était surexcitée. Et je dois avouer que ça m’a fait un choc de voir mon reflet dans le miroir de sa salle de bain la première fois que j’ai enfilé une jupe aussi rouge que mes cheveux et un cache cœur noir et rose.

C’était comme si j’avais affaire à une autre personne. Ce n’était pas vraiment moi en face. Si n’avait été les cheveux courts, je ne me serait certainement pas reconnue. Sanju est passé derrière moi et s’est mordu la lèvre de joie en posant ses mains sur mes épaules.

-Un canon, m’a-t-elle murmuré avec fierté. Il ne sait vraiment pas ce qu’il a raté ce sale dealer de merde (traduction : Cocaïne).

Le saignement a repris. Je me suis regardé dans le miroir alors qu’elle retournait dans sa chambre me chercher de nouvelles fringues à essayer.

-Oui, ai-je soufflé pour moi-même, il ne sait pas…

Ça ne s’était pas encore refermé. Mais bientôt. Oui, bientôt…

-Tiens essaye ça ! a fait Sanju en me lançant un jean et un bustier.

J’ai observé le bustier presque choquée.

-Je ne vais pas mettre ça ! me suis-je exclamée malgré moi.

Comprenez bien. Oui, j’étais d’accord pour devenir une fille, mais un bustier ça faisait bien trop… fille. Je n’avais jamais imaginé que je pourrais un jour porter ce genre de chose ! oui, mais bon… en même temps je n’avais jamais imaginé que je pourrais un jour me faire peloter par un mec devant une soixantaine d’ado à moitié saoul. Alors je n’étais plus à une entorse à mon imagination près, hein ?

J’ai pris le bustier et je l’ai fermement enfilé. Fini Dénicia la Tondue ! Elle était morte et enterré entre une smirnov et un whisky à proximité d’une piscine.

Quand j’ai annoncé à ma mère que je voulais devenir une fille (oulala, je crois que je vais abandonner cette formulation, elle ne passe vraiment pas), elle en a été tellement ému qu’elle m’a pris dans ses bras et qu’elle en a pleuré pendant une bonne demi-heure en répétant à n’en plus pouvoir : « Mon petit bébé va devenir une jeune fille ! ». Puis, une fois qu’elle a eu arrêté de pleuré, elle m’a sans cesse jeté des petits regards par dessus son épaule. Ce qu’elle peut être émotive parfois.

Durant la semaine qui avait suivi, Sanju et moi avons écumé toutes les boutiques de fringues potables de Paris. Autant dire qu’on en a vu beauc… ENORMEMENT !!! Mon père nous en a conseillé des quantités affolantes, lui aussi était très ému, mais moins que maman. A priori lui n’avait jamais douté que je découvrirais un jour ma féminité.

Si seulement tu savais dans quelles conditions et à quel prix mon papounet… tu lui ferais la peau, c’est sûr.

Comme mes parents étaient tout à fait enthousiasmés par mes nouvelles aspirations à la féminité, ils m’ont chacun donné leur carte bleu avec interdiction de les leur rendre tant que leur banquier respectif ne les aurait pas appelé, paniqués.

Mes parents ont toujours eu des réactions exagérées… mais ça me convenait parfaitement. Après tout c’est le rêve de tout enfant de se faire mettre à la porte de chez eux un matin avec recommandation express de claquer 300 euros en fringues, ou cosmétiques, ou accessoires.

10117030a_b_Shop_Till_You_Drop_PostersDu coup Sanju et moi avons usé les semelles de nos chaussures sur les parquets des boutiques durant des semaines entières. Et à chaque fois qu’on  passait à l’essayage, ma copine était tellement contente que tout ce qu’elle avait choisi m’aillent que les vendeuses en étaient inquiètes et s’échangeaient des regards genre : « On doit appeler la sécurité ? ». On s’est vraiment bien amusé. Je n’avais jamais cru que le shopping puisse être aussi amusant. Nettement plus que quand je sortais en ville avec Pauline et ses brebis.

Entre deux fou rire, Sanjana a réussi a développer mon goût de l’esthétique. Jusque là, je m’étais contentée d’enfiler tout ce qui me passait sous la main sans vraiment y faire plus attention que ça. La mode ne faisait pas vraiment partie de mes priorités. Mais Sanju m’a appris que ce n’était pas une question de mode mais de goût.

J’ai été une bonne élève et un jour, au détours d’un rayon, j’ai crié un truc comme :

-Oh, mais regarde ça ! ce chandail en fourrure est horrible avec cette jupe.

J’ai cru qu’elle allait se mettre à pleurer. Elle m’a prise dans ses bras et a déclaré qu’elle savait à présent ce qu’avait du ressentir Frankenstein quand sa créature s’était réveillée.

Sympa.

Le surnom m’est resté et des fois elle m’appelle « ma créature ». Alors c’est sûr que dans la rue, quand elle gueule un truc comme : Ma créature ! bouge-toi on va rater le métro ; ça sonne un peu bizarre, mais bon, après tout ce qu’elle a fait pour moi, je lui dois bien ça. Et puis je préfère mille fois ce surnom à l’innommable truc dont m’avait affublée Pauline.

Sanju se faisait souvent siffler dans la rue. Je ne sais pas si je l’ai déjà précisé, mais Sanjana est vraiment très belle. Largement plus que Pauline. Elle a ce charme exotique et piquant que Pauline n’a pas ou n’a plus, je ne sais pas. Toujours est-il qu’un jour, c’est moi qu’on a sifflé. Je n’ai pas très bien compris sur le coup. C’est Sanju qui a dû me donner un coup de coude dans les côtes pour me le signaler.

-Quoi ? ai-je fait toute étonnée du geste. Qu’est-ce qu’il y a ?

-On t’appelle là-bas.

Je croyais vraiment qu’on m’appelait. Du coup j’ai tourné la tête et j’ai reconnu Georges, un mec que j’avais connu à l’époque où je traînais avec les brebis. Celui-là était pour Radia si je me souviens bien. Il y avait toute sa bande aussi.

Toute naïve, toute innocente, toute contente de les revoir, j’ai levé la main et je les ai salués. Puis Georges a ouvert des yeux grands comme des soucoupes. Le truc énorme !

-Nick, c’est toi ? s’est-il exclamé en me regardant stupéfait. Ben… ben merde alors.

Oui, comme tu dis : merde alors.

-T’es super canon comme ça ! Si j’avais su, c’est avec toi que je serais sorti, pas avec l’autre là, comment elle s’appelle déjà ?

L’avantage d’être moi et non une des brebis ? tout simplement celui que les gens avec lesquels je parle se souvienne de mon nom alors qu’ils se souviennent de leurs mensurations.

Quand on a été dans le magasin, Sanju a éclaté de rire.

-Tu as vu comment ils t’ont tous regardée ? s’est-elle écrié. Omondieu Nick ! c’était formidable ! ils avaient la tête de mon chien quand le véto lui prend la température ! Tu es ma créature !!!

-Ils étaient juste surpris, ai-je protesté amusée.

-Ils étaient sur le cul oui ! allez viens on va te chercher des sous-vêtements, tu ne peux plus continuer à te balader avec les soutiens-gorges de ta mère.

Ah, oui, parce que j’ai oublié de vous le préciser mais, le corps humain étant une chose bien étrange, ma poitrine était passé d’un misérable 85A à un respectable 90B. Je ne sais pas si le fait de s’être fait peloter lui avait soudainement fait prendre conscience qu’elle était capable, elle aussi, de ressembler aux autres poitrine, mais, en un peu plus d’un mois, elle avait… quadruplé de volume. Bon, bien sûr, c’est dommage que cela ne soit arrivé qu’après que je me sois faite humilier devant une soixantaine de personnes ! mais mieux vaut tard que jamais, n’est-ce pas ?

Sanju a continué à délirer sur la réaction des garçons jusque dans les cabines d’essayage dans lesquelles elle m’a expédié en vitesse.

-Nicky, tu imagines la tête de la Pétasse quand elle va te voir arriver ? Elle aussi va en rester sur le cul ! je te le promet ! tu vas resplendir et elles vont avaler leur orgueil.

-Et s’étouffer avec ! ai-je crié depuis ma cabine en agrafant un superbe soutien gorge rose.

-Et quand elle seront mortes on prendra le contrôle du bahut, puis du pays et enfin du monde.

J’ai éclaté de rire. L’ambition démesurée de ma copine ne date pas de hier. Elle a soudain écarté le rideau de la cabine avant de faire semblant de promener un regard gourmand sur moi.

-Mademoiselle… tu es bien charmante. J’ai plein d’argent tu sais ?

-Je l’espère pour vous parce que je ne prends pas à moins de 5000, ai-je répliqué amusée.

Mon GSM a sonné mais c’est Sanju qui a décroché pendant que je refermais le rideau.

-Désolé mais le propriétaire de ce téléphone est occupé à se faire enlever son 90B par un pervers et ne pourras pas donner suite à votre appel. Rappelez dans… on va dire 40 minutes, a-t-elle lancé tout à trac avant de raccrocher.

J’ai éclaté de rire en priant pour que ce ne soit pas ma mère ou mon père au bout de la ligne ou j’étais morte.

Voilà un peu comment s’est passé mon entrée dans la féminité. Et je crois que je l’ai assez réussi. En tout cas, si Sanju voulais une rentrée en fanfare au collège, elle l’a eu. Tous les mecs qui me connaissaient étaient complètement sur le cul. Quant à Pauline, elle a bien essayé un retournement de veste, mais j’avais décidé que je ne me laisserais plus faire. Jamais.

Cette rentrée a été d’autant plus fanfaronnante que Sanjana, la nouvelle, n’a pas mis deux semaines pour virer Pauline de sa place de bombe du collège.

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Vous comprenez à présent pourquoi la soirée de Pauline a été déterminante et a entraîné dans ma vie des changements radicaux. Je ne vous avez pas menti.

Ce que je suis aujourd’hui, c’est à la malédiction, à cette soirée et à « ce sale dealer de merde » que je le dois.

Alors oui, bien sûr, on pourrait dire que c’est du changement positif. Oui, quand on regarde comme ça, je devrais en être satisfaite. Et c’est vrai que je suis bien plus épanouie qu’avant. Maintenant que je ressemble à une fille et que j’ai, la plupart du temps, des allures de filles, je me sens mieux dans ma peau. Sanjana avait raison, jusque là, je m’étais cachée. Et même si maintenant plus personne ne me prends pour un mec quand je lui dit que je m’appelle Nick, je n’ai pas perdu mon don pour bien m’entendre avec les garçons. Et je n’ai pas arrêté les arts martiaux. Parce que je suis ce que je suis, et non ce que je porte.

Seulement voilà, il y a aussi eu le revers de la médaille.

Vous vous attendiez à quoi ? si l’épisode de la soirée de Pauline n’avait eu que des côtés positifs, je n’appellerais pas ma malédiction « malédiction », mais bien « bénédiction ».

Mais les côtés négatifs (autres que ceux que j’avais déjà expérimenté, à savoir zapper furieusement dès qu’il était question de brigade des stupéfiants à la télé, ou d’autres trucs du même genre) je ne les ai découverts que quatre mois après avec Vincent. Mon premier vrai petit copain.

Un mec bien, vraiment. Serviable, gentil, adorable. Bien sûr, ce n’était pas exactement aussi fort que ce que j’avais ressenti pour Cocaïne, mais je l’aimais vraiment beaucoup.

Pourtant, la première fois qu’on s’est embrassé, je n’ai pas pu continuer plus de dix secondes. Ça devenait intenable. Je les entendais rire dans ma tête. Je les entendais me siffler. Et je sentais encore une fois l’humiliation visqueuse infiltrer chacune de mes pensées. C’était horrible !

J’ai dit a Vincent que j’étais désolée mais que je ne pouvais pas poursuivre. Il a été compréhensif la première fois. La deuxième et la troisième fois aussi. Mais au bout d’un mois à lui dire d’arrêter de m’embrasser au bout de quelques secondes, il en a déduit que je me foutais de sa gueule et m’a larguée. Ou peut-être que c’est moi qui ai tout fait pour.

Et ça a toujours été comme ça. Tout le temps. Qu’importe le degré de sympathie, voir même d’amour dans le cas de Marco, que je pouvais porter aux garçons avec lesquels je suis sortie, je n’ai jamais pu me débarrasser des voix.

J’aime embrasser les garçons. Je ne trouve pas ça désagréable du tout. J’ai même réussi à ignorer les voix et l’humiliation un peu plus longtemps quand j’étais avec Marco. Mais elles revenaient et dès qu’il s’est montré un peu plus entreprenant, c’est devenu encore plus horrible. J’ai revu le regard que Cocaïne m’avait lancé, éberlué, avec l’air de se demander ce que j’étais vraiment. J’avais pourtant réussi à l’oublier ce putain de regard mais il a refait surface avec tellement de précision que je me suis mise à pleurer devant Marco.

Il n’a pas du tout compris ce qu’il se passait. Mais je ne lui en demandais pas tant. Il n’y avait que Sanjana qui aurait pu comprendre.

-Nicky, tu as un gros problème, m’a-t-il dit doucement, c’est ça ?

J’ai acquiescé. Je ne suis bonne qu’à ça apparemment.

Marco, c’est le mec parfait. Je veux dire, il est mignon, attentionné, intelligent et marrant. Il a toutes les qualités. Mais… mais moi je le rejetais comme ça. Vraiment je ne valais pas mieux que Cocaïne.

-Qu’est-ce que c’est ? Tu veux m’en parler ?

Et moi, comme une grosse conne, je suis partie lâchée :

-Cocaïne, tout est de sa faute.

Je ne crois pas que Marco ait cru que je me droguais. Mais ça ne pouvait pas aller plus loin. Et d’ailleurs ça n’est pas aller plus loin.

C’était au début de la seconde. Oh, Marco et moi sommes restés très bon amis. D’ailleurs il va venir au mariage de maman.

Marco, Sanju et moi c’est tout une histoire d’amitié. La drime time c’est nous.

Mais à partir de lui j’ai renoncé à l’idée de sortir avec un garçon. je ne veux plus entendre ces voix. Et puis pour que ça se finisse comme les autres fois ? Non, merci.

Attention, je n’ai pas définitivement renoncé, hein ? Je n’ai pas envie de finir seul dans mon deux pièces et qu’on me retrouve deux jours après ma mort à moitié dévorée par mes seize chats. Mais je n’accepte plus de sortir avec un garçon juste « pour lui faire plaisir ».

Je suppose que je ne vais pas rester comme ça toute ma vie, non plus. A devenir schizo à chaque fois qu’un mec mettra sa langue dans ma bouche.

Je veux dire… je suis jolie. Pas belle, mais plutôt mignonne. Ce qui est un vrai miracle quand on pense que c’était vraiment pas partie pour. Bon, d’accord, j’ai une couleur de cheveux bizarre, mais tout ça c’est qu’une question de confiance en soi !

A part ça, l’épisode de la soirée de Pauline a entraîné d’autres inconvénients un peu moins grave. Je ne bois plus de coca par exemple, que du pepsi. Je ne porte plus de Nike mais des pumas, qui sont complètement leur opposé (de toute façon je préfère les Puma). Je ne supporte plus d’entendre parler de Cocaïne –il m’arrive de réagir assez violemment. Et je quitte la pièce quand, dans un bollywood, je vois des gens qui se retrouve soudainement proche et que leurs yeux parlent pour eux. Je n’arrive pas à croire que j’ai eu l’air aussi ridicule qu’eux !

Alors ? ma malédiction à moi est pire que celle des Soma vous ne croyez pas ? la mienne est vicieuse et s’adapte à toute les situations. Polyvalente, elle me suit partout et à tout moment. Dans le métro, à la maison, au boulot.

Disponible en trois coloris (humiliation, blessure, gaffe en tout genre), profitez de notre offre de lancement : 152 euros les dix ans.

Putain, moi je l’ai eu gratos et avec toute les options en plus !

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3 juillet 2008

De toute façon je suis maudite.

Dimanche 1er juillet

Non, ce n’est pas une blague : je suis vraiment maudite.

Je ne sais pas par qui.

Je ne sais pas pourquoi.

Je ne sais pas jusqu’à quand.

Mais je suis maudite.

Sanjana dit que c’est parce que je ne suis pas née comme tout le monde (à savoir dans une clinique ou un hôpital), mais dans une rame de métro, coincée entre une part de pizza moisie et une cannette de bière. Il paraîtrait que ça me prédestinait à avoir une vie différente de celle ces autres.

Je ne sais pas si elle a raison, mais toujours est-il qu’à côté de moi les Soma et leur malédiction zodiacale (cf Fruit Basket) c’est vraiment n’importe quoi !

Eux ils ne font que se transformer en animal quand ils se cognent contre une personne du sexe opposé, à moi il m’arrive toujours des choses bien plus délirantes que celle-là. Quitte à être maudite, je préfèrerais l’être à leur manière. Bon ok, il y a l’impossibilité de faire des cochonneries avec d’autres personnes que ses propres cousins maudits, mais bon, tous les Somas sont beau, alors, franchement, où est le problème ? Et puis pour faire ce genre de choses avec d’autres personnes, il faudrait déjà que je puisse techniquement être capable de faire des cochonneries avec les garçons, mais ça aussi c’est impossible. Toujours à cause de ma malédiction.

Ma malédiction à moi m’attire tout un tas de problème. Comme les sacs Vuittons par exemple. Quoi que je fasse, quoi que je dise, qu’importe la manière dont je m’y prends, les choses ne se passent jamais pour moi comme j’aimerais qu’elles se passent. Ou comme elle devraient se passer pour une personne normale. Il m’arrive toujours un tas de trucs vachement embarrassant. Par exemple, quand je vais à la bibliothèque, je fais toujours sonner le portique de détection, à la douane aussi d’ailleurs. Je ne sais pas pourquoi ce foutu portique se déclenche, mais, même si je ne porte aucun objet en métal, il sonne et tout le monde a les yeux braqués sur moi. Au bout d’un moment la bibliothécaire y était tellement habituée qu’elle ne se donnait même plus la peine de se lever pour venir fouiller mon sac. Les habitués de la bibliothèque eux non plus d’ailleurs. Une fois une fille a essayé de voler un livre. Le portique s’est déclenché. Et vous savez ce qu’à dit à ses amis le mec assis à deux tables de moi ? Depuis quand il sonne pour quelqu’un d’autre que la meuf aux cheveux bizarres lui ?

Ou alors il y a eu la fois où je me suis faites bloquée à l’entrée d’un bar où j’allais voir un concert. Tout ça parce que le concert en question avait été annulé et que celui qui s’y donné en était un autre. Résultat : au lieu d’allé écouter du rock, je me suis retrouvée calée entre un 68 tard et une quadragénaire aux cheveux roses bonbon à écouter une musique de hippies vraiment trop bizarre. Je m’étais quand même bien amusée ce soir-là une fois qu’on a tous eu un verre dans le nez (membre du groupe compris) et qu’on s’est mis à chanter My world will go on sur l’air de Tata Yoyo, mais même : c’est super embarrassant !

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Et ça ce ne sont que des exemples pris au hasard. Il y en a tellement d’autres (comme le coup de perdre mes clés dans le métro le soir où ma mère doit découcher : un classique !) que je ne les compte même plus. Je me perds moi-même régulièrement parce que j’ai mal lu une indication, que j’ai loupé une rue ou un couloir ou que j’ai confondu une entrée avec une autre.

Alors, vous voyez que MA malédiction est la pire.

Et pour ceux d’entre vous qui ne serait pas encore convaincus qu’il vaut mieux être un Soma qu’une Nick Cartier, il me reste à vous parler de l’épisode de la boom de Pauline (CREVE TRAINEE !!!). Ce soir là la salope avait frappé fort. Par salope entendez la malédiction ou Pauline, à vous de voir, de toute façon elles se valent toutes les deux.

L’épisode de la boom de Pauline (cliquer)

L'épisode de la boom de Pauline (suite et fin) (cliquez)

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3 juillet 2008

La Vuitton Mania

Dimanche 1 juillet

Jusqu’à aujourd’hui, j’ai toujours vécu chez ma mère. On avait un super appart’ pas loin de la tour eiffel. Même qu’en me penchant un peu j’arrivais à voir la pointe de la tour en question. Mais, depuis que maman et Mario ont décidé de se marier, c’est chez mon père que je vis. Non pas pour protester contre le fait que ma mère se marie, non, pas du tt. Je ne sais pas si je l’ai déjà précisé, mais je suis vraiment heureuse que ma mère se soit enfin stabilisée question mec.

Le seul problème avec ce mec là, c’est qu’il habite à Bordeaux. Dans un château du XVIIème siècle peut-être, mais dans un château très loin de Paris quand même. Et moi j’aime Paris. Ma mère, elle, s’en fout un peu de déménager. Elle est consultante pour la City, elle peut bosser n’importe où du moment qu’elle a une connection Internet. Mais moi, je me vois très mal déménager.

J’ai toujours vécu à Paris. Paris c’est génial ! Bon, ok, le climat : moyen. Quand il ne pleut pas il vente et quand il ne vente pas ben… il pleut… Mais ce n’est pas grave ! Parce qu’avec le réchauffement de la planète et toute les canicules, dans dix ans la mer sera aux portes de Paris et il fera aussi chaud que sur la Côte d’Azur.

Ce qui m’embête dans le fait de déménager, c’est de laisser tous mes amis derrière moi. Sanjana, Marco, tous les autres aussi. Et puis une fois qu’on a été habituée à Paris, c’est vraiment dur d’être déformaté. On a nos petites habitudes. Le métro par exemple. Ou encore le fait de toujours sortir avec trois pulls tout en en conservant un quatrième dans son sac calé entre un paquet de Kleenex et un parapluie (je suis très frilleuse). Ou encore toute cette agitation, cette vie le soir. Et l’air pollué.

Non, vraiment, je ne pourrai pas quitter Paris.

Et en particulier pour me rendre dans une région que je n’ai jamais visité de ma vie !

C’est pour ça que j’ai emménagé chez mon père. Maman a rendu les clés de notre appart il y a une semaine. J’ai cru que j’allais en crever !

En rendant les clé au proprio, j’avais l’impression que c’était de notre vie d’avant dont elle se débarrassait. Ce qui, par ailleurs, est en quelque sorte vrai. Non pas que cela lui fasse plaisir, mais en ce moment elle est tellement sur son nuage pré-nuptial qu’elle en oublie de faire attention aux choses délicates ou symbolique. Pour une consultante boursière, je la trouve bien lunatique.

Après qu’elle les ait rendues ces foutues clés, elle m’a déposé chez mon père où toutes mes affaires emballées dans des cartons m’attendaient. Quand j’ai vu la chambre en bordel, les symboles de notre vie d’avant entassés les uns sur les autres dans le désordre le plus total exactement comme si ce n’était que des objets (ce qu’ils sont en réalité), j’ai compris que c’était fini. Que tout était fini.

Qu’il n’y aurait plus jamais de « vie d’avant ».

Vous imaginez le choc ?

J’ai pris les clés de ce qui été devenu, en l’espace de cinq minutes, mon nouveau chez moi, et je me suis cassée.

Mon père n’a pas cherché à me retenir. Il a compris que j’avais besoin d’être seule. C’est pour ça que j’adore les artistes : ils sont vachement plus sensible que les gens normaux à ce qui touche les sentiments des autres. Mon père n’est pas entièrement un artiste. Non, lui il est photographe de mode, mais il travaille avec des artistes, du coup il sait un peu comment s’y prendre.

Après ça j’ai erré dans Montmartre pendant deux heures. Je me suis assise sur les marches, devant le Sacré Cœur. Pas juste devant, ç’aurait été trop flippant, mais sur les marches qu’emprunte ceux qui ne sont pas assez riches pour prendre le téléphérique. Il y avait un vieux monsieur qui jouait du violoncelle. Je l’ai écouté. C’était vraiment joli. Si je fermais les yeux, je pouvais presque me sentir flotter. Vous avez déjà ressenti ça vous ?

Cette étrange sensation d’être pénétré par une musique, d’en sentir les vibrations pénétrer votre cœur, s’y loger et effacer le reste en l’exacerbant tout à la fois. Eh, bien voilà, c’était ce que je ressentais à ce moment là.

Puis quand il a dû ranger tout son matoss au bout d’une heure, j’ai déposé un billet de 10 dans sa boîte et je suis rentrée chez mon père. Vraiment, il les méritait ces dix Euros, et même plus (mais je n’avais que ça sur moi). Parce que quand je suis rentrée, avais relativisé.

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Même si j’ai encore la nostalgie de ce qu’il y avait avant que ma mère ne rende les clé de notre appart’, je réussis quand même à me dire que, si les choses changent, ce ne sont pas forcément pour m’apporter quelque chose de moins bien. Il y aura peut-être même quelque chose de mieux.

Je ne sais pas encore.

Personne ne peut savoir encore (l’auteur : sauf moi ^^)

En une semaine, j’ai eu le temps de bien m’habituer à la vie chez mon père. J’adore mon père ! J’adore son boulot aussi. Il m’a emmené avec lui à une séance photo pour Elle. Imaginez le truc ! Une directrice de casting m’a même dit, non pas de poser pour elle, attention, faut pas exagérer non plus ! mais qu’elle aimait bien la manière dont j’étais habillée. Eh ! Pas mal n’est-ce pas ! Je me suis faite complimenter sur ma tenue par une femme qui ne fréquente que le milieu de la mode ! Comme quoi ma métamorphose en fille s’est plutôt bien passée.

Béatrice aussi est super sympa. Bon, elle travaille dans un milieu un peu moins glamour que celui de papa, mais ça ne l’empêche pas d’être très class’ ! Elle et moi on est comme des super copines ! ou plutôt je suis un peu comme une petite sœur turbulente.

Hier on est parti faire les magasins pour acheter les dernières affaires pour mon départ à Bordeaux. Je pars un mois et demi, presque tout l’été en fait, et il me manquait deux ou trois choses. Comme des valises par exemple…

Si la première partie de l’après-midi – celle pendant laquelle on a ratissé tous les magasins de fringues qu’on pouvait trouver – a été super marrante, la deuxième –celle où on a retourné tous les champs Elysées à la recherche d’une valise potable- a, en revanche, été un peu moins marrante.

Je ne comprends pas quel est le problème de Louis Vuitton ! Non, sérieusement, au prix où on les paye leurs valises, ils pourraient au moins faire l’effort d’avoir en stock celles qu’on leur a commandées vous ne croyez pas ? Mais non ! Pas du tout !

Ils n’avaient plus le modèle Cachemire que Mario avait réservé pour moi, mais une sorte de truc rose fuchsia tellement flashy que je suis sûre que les touristes qui se trouvaient au sommet de l’arc de triomphe ont dû m’apercevoir quand je suis sortie du magasin avec ces horreurs dans la main.

Quand Sanju sera maître du monde (sa plus grande ambition. Oui, ma copine a une ambition démesurée), je lui demanderai de faire fermer Louis Vuiton.

Croyez-moi, je me serais vraiment contentée de ces valises qu’on trouve au supermarché, mais Mario a bien insisté pour que ce soit avec du Vuiton que je me ramène à Gardel, pas avec une autre marque ! Sa mère n’accepte dans sa maison que les valises Vuiton. Sans ça je ferais mauvaise impression et elle me cataloguerait jeune-fille-rebelle-et-anarchiste.

Ok ! Pas du tout élitiste la vieille.

Enfin bon, je dis ça mais je ne la connais même pas. Elle aime peut-être tout simplement les marques. Ou alors elle a une histoire qui la relie à cette marque là en particulier. Je sais très bien que ce genre de chose est possible dans la mesure où, moi même, je ne porte plus que des Puma depuis… depuis ce jour-là… mais ça c’est une autre histoire…

Enfin bref, quand papa nous a vu rentrer avec ces horreurs infâmes (mais griffée), ils a ouvert des yeux énormes et a crier un truc comme :

MAIS QU’EST-CE QUE C’EST QUE CES TRUCS ????

Avant d’ajouter :

- J’espère que c’est une blague et que tu ne vas pas te pointer avec ça chez les le Pérec de la Croix Sainte Nick !

Hum ! Euh… Joker !

- Personnellement j’aurais honte.

Sans rire ? Tu sais quoi papa ? Moi aussi.

Mais c’est bon, j’ai l’habitude que ce genre de choses arrive. Et vous voulez que je vous dise pourquoi ?

Tout simplement parce que je suis maudite !

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2 juillet 2008

3 raisons

Samedi 30 juin

Un blog qu'est-ce que c'est ?

En bref c’est une sorte de journal en ligne. Un endroit où vous pouvez partager tout ce qu’il y a d’intéressant ou d’étrange dans votre vie.

Ce qu’il y a d’étrange dans ma vie. Bof, en ce moment, un peu de tout. Non, en fait : TOUT ; et en fait : pas qu’en ce moment. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai commencé ce blog. Sanju – de son vrai nom Sanjana Rahul – ma meilleure amie, m’a fait remarqué qu’avec tout ce qui m’arrivait dans la vie, je pourrais écrire un roman. Résultat des courses : j’en ai fait un blog. (ça c’était la première raison)

La deuxième raison pour laquelle j’ai commencé ce blog c’est parce que depuis que j’ai obtenu de mon père ce super Macintosh portable avec connections satellite, je peux me connecter partout dans le monde sans avoir besoin de le relier à une prise. On dit merci au lycée !16 de moyenne toute l’année, ça se récompense non ? Et, bon ok, la connection satellite ça cash à fond, mais pas d’affolement ! Béatrice, la petite copine de mon père, travaille à France Telecom, elle est directrice en chef de je ne sais plus trop quel service, mais en tout cas elle nous a obtenu de supers réductions.

Et la troisième  raison : ma mère se marie dans 28 jours.

Ah ! Ah !

Oui, je me sens très concernée par son mariage. Et vous savez pourquoi ? Non, bien sûr que non ! Comment le pourriez-vous ?

Ma mère se marie.

Et pas avec mon père. Mon Dieu non, pas avec lui. Ils ont dû coucher ensemble une fois dans leur vie et ils étaient complètement saouls ! Manque de bol ma mère était aussi complètement en période d’ovulation. A l’époque c’était son meilleur ami. Mais ça paraît presque aberrant de les imaginer ensemble…

Super !

Après avoir essuyé je ne sais combien de déceptions amoureuses avec je ne sais combien de mec tous aussi bizarres les uns que les autres, ma mère a enfin trouvé la perle rare. Mais, les habitudes ayant la vie dure, il a fallu que ce soit un mec tout aussi bizarre que les précédents.

Après m’avoir successivement ramené à la maison un écrivain complètement à la masse qui croyait dur comme fer qu’il était inspiré par Dieu lui-même (comme si Dieu n’avait rien de mieux à faire que d’inspirer un romancier raté), un mec super sympa mais qui s’est rendu compte  au bout d’un an qu’il était homosexuel (maman en a fait un grosse déprime parce qu’elle croyait que c’était elle qui l’avait dégoûté des femmes), un schizophrène qui a fini par sauter du haut d’un pont, un bellâtre qui a voulu mettre la main sur nos économies et enfin un bouddhiste qui pensait que le dalaï-lama était un imposteur (et je ne parle même pas de mon père qui, même s’il est très gentil, reste quand même un peu bizarre avec ses discours sur Frida Khalo), après tout cela, donc, ma mère, ma très chère génitrice, a réussi à se dégoter un aristo.

Oui, vous avez bien lu ! Un aristo ! Héritier du titre en plus ! Du titre et d’une fortune qui se compte en dizaine de million d’euros. Oui, rien que ça. Je ne comprends pas comment elle s’y est prise.

Comme si les précédents ne lui avaient pas servi d’exemple, il faut qu’elle donne encore dans l’originalité en ce qui concerne ses petits amis ! Quand est-ce qu’elle va nous ramener un homme normal à le maison ? Je ne sais pas moi, un banquier, c’est très bien ça les banquiers, ou encore un ingénieur en physique nucléaire, ça ne peut faire de mal à personne un ingénieur en physique nucléaire.

Attention, je ne dis pas que Mario n’est pas sympa ! Je crois que de tous, c’est lui que je préfère. Il est très attentionné avec ma mère et ça se voit qu’il l’aime vraiment. Et puis il a demandé ma mère en mariage et ce n’est pas négligeable ça. Mais franchement, un viticulteur pété de fric ?! Et qui en plus fait parti d’une des plus vieilles familles nobles de France, un vieux reliquat d’une époque révolue mais quand même pétée de fric ! Alors bonjour le protocole et tout et tout !

Et c’est pour ça que je me sens aussi concernée par le mariage de ma mère. Imaginez la chose :

Nick et la haute société !

Nicky perdue au beau milieu d’une troupe de snobinards !

Cherry-Girl, la fille à peine capable de marcher en talon, devant faire face à l’élite de ce pays…

Bonjour l’angoisse !

Le pire dans tout ça est que je dois être présentée à la famille de Mario demain, à midi. Pour l’instant je suis encore à Paris, chez mon père, mais demain…

Bon, d’accord, ça ne dois pas être si terrible que ça. Je veux dire… ce n’est pas exactement comme si j’allais être présentée à la famille Adam ou au président des Etats-Unis (ce con !), n’est ce pas…

Oh, bien sûr Louis 14 est un ancien cousin à eux et, si jamais la monarchie venait à être rétablie, les le Pérec de la Croix-Sainte seraient les 21ème sur la liste de succession au trône. Mais ça ne fait pas pour autant d’eux des gens extraordinaires.

D’après ce que m’en a dit Mario, je dirais même qu’ils constituent une famille plutôt normale.

Son père aime lire le journal et se promener dans son jardin, comme tous les père de famille plus ou moins âgé. Son frère est marié et a une petite fille devant laquelle « il est complètement gaga » selon Mario. Sa belle-sœur est une personne très gentille, comme elle n’a que vingt-quatre ans, on devrait plutôt bien s’entendre, et il paraît qu’elle adore les animaux, ça tombe bien, moi aussi. Son autre frère est un fana des chevaux qui passe son temps dans les écuries, d’après ce que j’ai compris, lui aussi est complètement fou de sa nièce et il aime bien les classiques genre Balzac et Zola. Quant à sa mère, elle a une véritable passion pour la musique et l’art sous toutes ses formes et, même si je m’y connais à peu près autant en art qu’une tortue en mécanique, j’adore la musique ! J’adore la guitare !

Donc ça devrait bien se passer.

Le problème ce n’est pas eux. Le problème c’est moi.

Moi et ma satanée malédiction !

Car même si ces personnes sont les plus adorables du monde (ce que je ne doute pas qu’elles sont car Mario est vraiment quelqu’un de très gentil), quand une empotée dans mon genre casse votre lustre en  cristal ou blesse vos oreilles avec son parlé plutôt… hum ! franc ; vous n’avez d’autres choix que de la détester. Or je me connais parfaitement et je sais que je serais parfaitement capable de casser leur lustre rien qu’en le regardant. Parce que je suis maudite.

S’il me déteste, ils risquent également de détester ma mère. Et s’il déteste ma mère, ils s’opposeront à son mariage avec Mario. Déjà que, à la base, ils n’étaient pas très chauds pour laisser l’héritier du titre s’unir par les liens sacré du mariage à une femme dont la naissance de la fille est marquée à jamais par le sceau de la bâtardise, mais si en plus ils se mettent à penser que ma mère est une mauvaise mère, c’est la mort de son mariage avec « l’homme de sa vie » - dixit ma mère.

C’est pour ça que, demain, je dois assurer. La première impression est toujours celle qui compte le plus.

« On ne peut jamais revenir sur une première impression » citation de Charmant dans Shrek II.

Mémo perso : éviter de faire des références si elles doivent être aussi nulles et bancale que celle-là.

Mais c’est bon, je vais assurer. Du moment que je ne fais aucune référence, et que je ne leur sers pas mon imitation de Céline Dion, tout devrait bien se passer. Après tout, le mariage est dans 28 jours.

28 jours passés dans un château à surveiller le moindre de mes gestes afin de ne pas faire d’impairs.

28 jours à ne porter que ces espèces d’horribles fringues qui me donnent ce look de petite fille sage et vierge (attention je suis toujours vierge – hélas – mais c’est bon quoi, je sais quand même à quoi ressemble un organe génital mâle externe alors que ces fringues là me donnent l’air de croire encore que les bébés sont déposés par des cigognes les soirs de pleines lune). Encore cette histoire de bonne impression.

28 jours à sourire à tout le monde.

28 jours à faire preuve d’une délicieuse hypocrisie.

28 jours à ravaler tous les jurons qui se présenteront à la bouche.

28 jour à jouer à la pucelle de pensionnat élégante, polie et délicate.

C’est bon, je pourrai le faire…

N’est-ce pas ?

Par pitié dites moi que je pourrai le faire !!!!

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2 juillet 2008

Mais qui est Cherrygirl ?

                

Samedi 30 juin

                  

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Cherry Girl c’est moi : Dénicia Cartier.

Age : 17 ans depuis avril (j’entre en terminale S en septembre)

Taille : 1,68 mètres

Yeux : vert canard

Cheveux : roux

Signe particulier : un grain de beauté dans le cou, juste à la base de l’oreille gauche.

Je vous épargne les mensurations ^^

Ce que j’aime : les arts martiaux ; la guitare ; mon cochon d’inde : Cytosine (oui, bon, je sortais d’un devoir de SVT quand on est allé la chercher à l’animalerie, vous comprendrez que ça influence un peu vos choix quand vous sortez de 3 heures de contrôle à cogiter comme une folle sur l’expression du système génétique) ; la littérature fantastique ; les corsets ; les orchidées (je trouve ces fleurs vraiment superbes !)

Ce que je n’aime pas : les arachides ! j’y suis complètement allergique ! un picogramme de dérivée d’arachide suffit à me faire rendre tripes et boyaux : c’est automatique ; Pauline Aristi (CREVE SALE TRAINEE !!!) ; les feuilletons à l’eau de rose comme Amour Gloire et Beauté, ce qui est assez paradoxale dans la mesure où j’adore les bollywoods ; les filles qui ont tendance à glousser plus que de raison ; M Pokora et 50 cents (eux aussi ils me font rendre tripes et boyaux), les petits pois et le vin. 

J’ai deux passion dans la vie : les arts martiaux et la musique. Etrangement, c’est ma mère qui, quand je n’avais encore que trois ans, m’a plongés dans le bain des arts martiaux. Aujourd’hui je suis ceinture noire de kyokushinkai et de Kun Fu et j’espère pouvoir passer ma ceinture marron d’Aïkido l’année prochaine.

Quant à la guitare, c’est mon très cher papa qui m’y a initiée. Je compose de temps en temps, et j’écris des chansons aussi, mais je ne le lui ai pas dit. C’est… un petit secret entre moi et moi^^

Pourquoi Cherry Girl ? rassurez-vous, je ne suis pas fan des cerises, pas plus que ça en tout cas.

Non en réalité, l’allusion aux cerises fait référence à ma « superbe » chevelure rousse qui, par ailleurs, n’est pas rousse. Pas vraiment.

Je ne sais pas ce que mère nature avait bu le jour où elle s’est mis derrière son bureau et a décidé de prendre ses éprouvettes pour fabriquer une petite Dénicia Cartier, mais je peu vous assurez que ce n’était pas que de l’eau ! Si elle était encore à peu près sobre pendant qu’elle concevait le reste de mon corps, au moment de me faire pousser des cheveux, elle était complètement bourrée ! Et pas qu’un peu si vous voulez mon avis ! Et mon avis est fiable étant donné que je vis avec mes cheveux depuis que je suis née (oui, j’avais déjà des cheveux en naissant)

Je veux dire, oui : c’est jolie une rouquine.

Une rouquine acajou par exemple, comme Jean Grey, ou une rouquine tirant sur le orange, un peu comme Nicole Kidman, ou une rouquine rouge comme la meuf de Charmed quand elle a sa vraie couleur.

Mais pas une rouquine dont les cheveux ne sont ni rouges, ni noirs. Parce que mes cheveux sont de la même couleur que les cœurs de pigeon, vous savez, les cerises ! Une sorte de teinte indéterminée et indéterminable pour le commun des mortels.

Je vous l’avez bien dit : complètement pétée la mère nature !

Alors oui bien sûr il y a ceux qui m’objecteront que c’est bien, que c’est… comment dire… original…

Ouais, c’est ça, ce ne sont pas eux qui se font suivre des yeux dans la rue, ce ne sont pas eux qui entendent à longueur de temps des réflexions du genre : Tu as vu la fille là ? bizarre ses cheveux, hein ? Ils sont quoi ? brun ou roux, j’arrive pas à voir…

Sans rire ? et mon poing dans ta face ? il t’aidera peut-être à y voir plus clair !

Non, vraiment, si il y a une chose dont je n’aime pas qu’on me parle, ce sont bien de mes cheveux ! Une fois, je me rappelle j’étais en troisième, j’ai cassé le nez d’un mec qui avait osé faire un commentaire sur mes cheveux. Depuis ce jour le mec en question n’ose même plus me regarder quand je le croise dans la rue

C’est pour ça que Cherry-Girl est mon surnom, c’est une sorte de façon pour moi d’alléger le poids de mes cheveux… bizarre comme formule quand même.

Enfin bref, Cherry-girl aurait plutôt tendance à être mon surnom sur le net, parce que dans la vraie vie tout le monde m’appelle Nick, ou Nicky – ça dépend des personnes. Je sais que Nick est un prénom de mec, mais avouez quand même que ça sonne bien mieux que Dénicia qui, pour sa part, sonne complètement arachnéen. Et puis j’ai longtemps été très « garçon manqué », jusqu’à mon entrée en quatrième en fait. Tellement garçon manqué que beaucoup de gens me prenaient vraiment pour un mec.

Mais c’est bon, maintenant que ma poitrine et mes cheveux ont poussé et que je me suis découverte une âme de fille, les choses sont bien plus faciles. Oh, bien sûr je ne suis pas à la pointe de la mode, mais ce n’est pas être à la pointe de la mode qui va faire qu’une fille sera féminine, n’est-ce pas ?

D’ailleurs, quand on y réfléchit, qu’est-ce qui fait qu’une fille est féminine ? Parce qu’à force de toujours nous rabâcher leur discours sur la féminité, personne ne sait vraiment en quoi cela consiste.

Je ne vais pas non plus dire que je suis une bombe. Oulà, loin de là ! mais je ne suis pas non plus vraiment moche. Je suis… mignonne. Dans le genre rouquine bizarre bien sûr. Et là je vois tout de suite les puritains s’exclamer : « Mais euh ! Quelle orgueilleuse ! Quelle narcissique ! ». A ceux-là je répondrai : non, quelle fille réaliste !

A croire qu’ils ne se sont jamais regardé dans un miroir pour essayer de savoir s’ils sont beaux ou pas. On a tous déjà fait ça, et on se le répète tous les matins devant la glace, est-ce que je suis beau/belle aujourd’hui ?

Moi j’ai trouvé une réponse générale : je suis mignonne, ni plus, ni moins, juste mignonne.

Ce n’est que la vérité. S’en montrer outré serait comment se montrer outré que la Terre soit ronde bien qu’aplatie à ses pôles.

Après bien évidemment se pose la question de la relativité. Je connais des personnes qui me l’ont clairement dit : je suis moche. Pour eux. Là encore je ne vois vraiment pas l’utilité de s’en vexer. Ni la finalité d’ailleurs.

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2 juillet 2008

Intermède

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2 juillet 2008

Parce qu'il faut bien que mes trois mois de vacances servent à quelque chose

Eh people !

Me revoilà fraîche et motivée pour vous livrer l'histoire (début et fin cette fois-ci je l'espère) de Cherry Girl, la nana dont vous êtes en ce moment même en train de consulter le blog.

Cherrygirl (ou Dénicia Cartier pour les intimes) est une fille très particulière dans la mesure où elle n'existe pas.

Ce blog est entièrement tiré de mon cerveau de tordue névrosée/névropathe (mmm... est-ce que ce mot existe et, si oui, que peut-il bien signifier...) et je m'éclate à le faire !

Bien à vous en espérant que l'histoire qui suit vous plaira

Chao-Lane

Et n'oubliez pas : toute ressemblance avec des faits réels seraient -plus ou moins- fortuite

PS :

1)les dates de publication en temps réelles ne correspondent pas à celles de la publication du blog dans l'histoire aussi les repères chronologiques apparaîtront-elles à chaque début d'article

2)Un gros merci à Sandy et Laura qui ont pris de leur temps pour lire l'ancien blog et m'ont arrosée de commentaires.
Je vous aime mes louloutes

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